Halil Altinbas veut "faire du Crossing Schaerbeek un club d’identité et non d’opportunité"
Le Responsable Technique de la Formation des Jeunes au Crossing Schaerbeek, évoque ses différentes missions.
- Publié le 23-09-2021 à 18h32
- Mis à jour le 23-09-2021 à 19h47
Si cela ne tourne pas trop bien en équipe première, l’école de jeunes du Crossing Schaerbeek, quant à elle, vit toujours aussi bien. Réputée dans l’ensemble du pays pour faire éclore de nombreux talents, l’école des jeunes est désormais chapeautée depuis plus d’un an par le RTFJ Halil Altinbas, bien connu dans le paysage footballistique bruxellois. Il nous évoque ses différentes missions et ce qu’il a modifié pour faire du Crossing une référence en la matière. Immersion.
M. Altinbas, vous occupez une fonction importante au sein d’un club réputé "formateur" !
"Ce n’est pas que le mien mais celui de chaque entraîneur de la famille Crossing. Je supervise l’ensemble des équipes de jeunes du club et plus spécifiquement le foot à onze. Le but est de développer un projet cohérent et adéquat pour nos jeunes."
Le travail a-t-il été simple dès votre arrivée ?
"Ce n’est jamais simple dans le sens où, quand on arrive dans une nouvelle structure, il y a des choses à faire. Mais oui, les bases étaient-là et je n’arrivais pas dans un club instable."
Quelles ont été vos premières missions à Schaerbeek ?
"On voulait retrouver une meilleure communication entre les coaches et réaliser un suivi plus consistant à l’égard des différentes équipes du club. Il fallait aussi identifier et cibler les faiblesses de certains groupes, comment palier tout ça. On savait qu’avec le timing compliqué lié au Covid, que la saison 2020-2021 serait entre parenthèses. L’objectif était donc de bien préparer la saison en cours. On a mis en place trois nouveaux projets également."
Quels sont ces projets ?
"Premièrement, nous avons décidé de changer les dispositifs. Au foot à cinq, nous sommes passés au carré, au foot à huit, au 2-4-1 et, au foot à onze, au 3-4-3 avec une liberté dans l’animation. Selon ma vision des choses, changer les dispositifs allait permettre de former des profils de joueurs plus complets. Les jeunes auront plus de facilité à s’adapter à d’autres principes de jeu et non à un système de jeu, il y a cette nuance. Passer à un système de jeu qui met en difficulté le jeune, lui fera du bien sûr le long terme en devenant plus complet de manière générale. Un gars plus complet, plus intelligent, avec un bagage footballistique plus renforcé a plus de chances de frapper à la porte de l’équipe première, ce qui reste notre but ultime. Il y a ensuite le deuxième volet qui consiste à envoyer nos jeunes U19 voire U17 les plus promettants s’entraîner vers les équipes premières A et B. Plusieurs joueurs du cru ont déjà été s’entraîner ou jouer avec la D3 ACFF ou la P3. C’est gratifiant pour eux et ça les pousse à se donner encore plus pour être récompensés de leurs efforts. Récemment, il y a eu un match avec la P3 et il y avait 4 joueurs du noyau U19 qui ont participé à la partie. C’est une fierté pour le club. Le dernier point met en avant certains jeunes de notre académie qui ont en main une équipe de tout petits, cela va renforcer leur identification au club et c’est un point central de notre développement."
L’identité d’un club est importante. Quelle est celle du Crossing du coup ?
"C’est un club important de renom en Belgique. Le Crossing a toujours formé de bons joueurs de foot. On veut garder cette étiquette de club formateur et emmener nos meilleurs talents vers les équipes premières. Ce que je dis souvent, c’est que le Crossing doit devenir un club d’identité et non d’opportunité. Porter le maillot du Crossing doit être un privilège pour ces jeunes."
C’est-à-dire ?
"Il y a trop d’enfants et de parents qui pensent que le Crossing ne sera qu’un club tremplin pour le jeune. Le club est scruté chaque week-end par les recruteurs des meilleurs clubs du Royaume. Leur but est que l’enfant se fasse repérer au sein de notre école des jeunes car les yeux des recruteurs sont partout ici, à Schaerbeek. Notre envie est de pouvoir garder tous nos talents et les accompagner vers l’équipe première. Cela reste néanmoins une fierté de constater que nos jeunes les plus doués sont recrutés chaque saison vers des clubs comme Bruges, Anderlecht ou le Standard…"
Le Crossing fait toujours un gros recrutement pour son équipe première. N’est-ce pas un mauvais signal pour vos jeunes ?
"Il y a deux façons de voir la chose. Soit le joueur se dit : "Je quitte le club il n’y a aucune perspective pour moi vu que des joueurs de qualité sont recrutés", soit il se dit : "Ok, je reste ici et je vais me battre pour cette place car j’aime ce club". Dans notre vision des choses, la deuxième option est privilégiée. Seuls les plus méritants qui montreront le plus d’envie y parviendront. Il y aura des opportunités pour nos jeunes, à eux de saisir la chance au bon moment."